N°71 / L'enseignement du français en situation de crise ou de conflit

Les tribulations d’une civilisation ancestrale : entre langues, cultures et conflits

Christine Ly

Résumé

Résumé :

C’est l’histoire d’une civilisation qui ressemble à beaucoup d’autres, une civilisation qui ne s’est pas faite en un jour, mais qui « tribule », parfois titube, depuis plusieurs millénaires entre langues et cultures, entre guerres et conflits divers. Est retracé ici une brève histoire du Vietnam et de ses métamorphoses sociolinguistiques, culturelles et politiques au fil des siècles, depuis ses débuts légendaires jusqu’au roman national du XXe siècle. Le portrait brossé sur la durée, à partir de « tensions » qui le caractérise, permet d’entrevoir la complexité des interférences à l’œuvre dans la naissance de la « nation vietnamienne » telle qu’on la connaît aujourd’hui : ce qui est aussi l’histoire d’un idiome qui accède progressivement, et non sans écueil, au statut de « langue nationale ». Parmi les tensions repérées, nous évoquerons notamment celle qui se déploie entre la langue française et le quốc ngữ (écriture romanisée du vietnamien, ou littéralement « langue nationale ») durant l’intermède colonial, traversant ainsi la question de leur enseignement en regard du contexte.

Mots-clés : entre-langues-cultures, guerres et conflits, Vietnam, portrait de civilisation, histoire sociolinguistique et culturelle, interférences et métamorphoses, enseignement des langues

Abstract :

It is the story of a civilization that resembles many others, a civilization that was not built in a day, but that has been "triumphing", sometimes staggering, for several millennia between languages and cultures, between wars and various conflicts. A brief history of Vietnam and its sociolinguistic, cultural and political metamorphoses over the centuries, from its legendary beginnings to the national novel of the twentieth century, is traced here. The portrait painted over time, based on the "tensions" that characterize it, allows us to glimpse the complexity of the interferences at work in the birth of the "Vietnamese nation" as we know it today: which is also the story of an idiom that is gradually, and not without pitfalls, attaining the status of "national language". Among the tensions identified, we shall mention in particular the tension between the French language and the quốc ngữ (romanized writing of Vietnamese, or literally "national language") during the colonial interlude, thus crossing the question of their teaching in relation to the context.

Keywords : between languages and cultures, wars and conflicts, Vietnam, portrait of civilization, sociolinguistic and cultural history, interferences and metamorphoses, language teaching.

Christine Ly

leslilas.ly@gmail.com

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Enfin vous aurez de la peine à trouver une terre habitée aujourd’hui par les indigènes ; toutes les nations sont mélangées et, pour ainsi dire, entées les unes sur les autres ; elles se sont tour à tour succédé. Celle-ci a convoité ce que celle-là dédaignait ; une autre, après avoir expulsé les habitants d’un pays, en a été chassée à son tour. Tel est l’arrêt du destin : il n’est rien dont la fortune soit irrévocablement fixée.[1]

Lorsque l’on évoque le Vietnam, on se souvient d’un pays qui fut déchiré par une guerre fratricide entre Nord et Sud au milieu du XXe siècle ; on se souvient de l’intervention des États-Unis d’Amérique ou de la bataille de Điện Biên Phủ et quelques images insoutenables nous reviennent. Le Vietnam, hélas, est un pays qui a « connu tant de guerres »[2] en l’espace d’un siècle, un pays à la mémoire encore bouleversée par ce douloureux « héritage » de la mère nation, de la tant aimée et chantée quê hương (terre natale)[3].

L’histoire du Vietnam n’est pas sans métissages, sans contradictions, sans transformations, sans tensions : elle a quelque chose d’une tension quasi continue entre des pôles parfois extrêmes. Il ne sera pas simple de relater une histoire aussi longue et complexe et dont les connaissances sont fragmentaires mais nous tenterons ici de cerner quelques-unes de ces « tensions » qui ont influé, à notre avis, sur la naissance de la République Démocratique du Vietnam et sur l’évolution de ses divers aspects socio-linguistiques et culturels. Nous aurons alors l’occasion d’entrevoir comment l’enseignement des langues, se démocratisant dans l’entre des langues/cultures et conflits du XXe siècle, participe, d’une certaine manière, à changer les paysages culturels. Cette perspective historique permettra également d’appréhender l’enseignement du français au Vietnam durant l’intermède colonial, et notamment son échec, si on peut l’exprimer ainsi, puisque le français ne fait pas long feu sur le territoire.

Il faut, en effet, pour comprendre cette « extinction » revenir sur les tensions à la fois socio-linguistiques, politiques et idéologiques qui traversent l’histoire et le paysage vietnamien : nous verrons comment ces divers aspects s’enchevêtrent et s’interfèrent au fil des siècles, jusqu’aux conflits qui touchent le pays durant le XXe, pour finalement observer l’avènement d’une langue vietnamienne, présente depuis les débuts, et son écriture, le quôc ngu, qui naîtra beaucoup plus tard et qui, malgré les vicissitudes et après moult résistances, s’imposera victorieuse, tel que son nom l’indique, comme langue nationale.

1. Entre le han et le nôm

L’origine est une fiction et celle du Vietnam n’échappe pas à la règle. La légende populaire raconte que les Vietnamiens sont nés de la rencontre entre un roi dragon, à la « force herculéenne », et une reine immortelle, une fée d’une très grande beauté. Le dragon habitait les lacs et l’immortelle les monts[4]. C’est ainsi que selon les croyances populaires débute l’histoire des « cent tribus Viêts »[5] et de leur terre natale, pays des « monts et des eaux »[6] qui s’étendait alors de l’extrême sud de la Chine au nord de l’actuel Vietnam, les premiers Viêts s’étant installés dans la région du delta du fleuve rouge, fleuve que l’on nomme aussi « rivière originelle »[7]. Le royaume dit de Van Lang, selon la plus ancienne chronique de l’histoire du Vietnam, le Việt sử lược (1377)[8], aurait été gouverné par les rois Hùng, première dynastie qui serait directement issue de l’union légendaire, à partir du VIIe siècle avant J.-C.

En réalité, les premières traces connues d’un royaume viêt remontent au IIIe siècle avant J.-C., et le royaume dit d’Âu Lạc serait fondé par un prince chinois exilé dans le delta du fleuve rouge, berceau avéré donc du nước Việt (pays des Viêts, nước signifiant eau) qui deviendra le Nam Viêt. L’historien P. Papin explique que l’histoire du Vietnam commence en effet avec celle de la Chine, il y a 2300 ans, quand cette dernière agrandit son territoire, repoussant au-delà de ses frontières et vers un grand Nam (sud) des populations qui allèrent se mêler aux peuples autochtones ; le mot viêt, signifiant littéralement « passer au-delà, franchir », qualifiait alors l’ensemble des diverses ethnies vivant dans l’extrême sud de l’empire chinois[9]. S’ensuivirent dès lors des relations plus ou moins conflictuelles entre la Chine et l’Annam[10] qui tomba en 111 av. J.-C. sous la domination chinoise. Mille années s’écoulent ainsi entre assimilation et révoltes[11] des Viêts car malgré la tutelle chinoise, les Viêts restent attachés aux núi (monts) et aux sông (fleuves), au terroir natal (le binôme núi sôngsignifiant métaphoriquement le pays ou la patrie) et à leurs modes de vie[12]. C’est la première tension qui, selon nous, caractérise l’histoire du Vietnam. Si la Chine impose le chinois classique, le han (nom de la dynastie régnant à l’époque), et son écriture idéographique comme langue officielle, employée dans les domaines de l’administration, de l’éducation, des sciences, de la philosophie et des lettres, important alors ses doctrines en vigueur (taoïsme, bouddhisme et confucianisme), ainsi que son système politique féodal (le confucianisme étatique) ; et si les Viêts fortement marqués par ces diverses introductions s’inspirent du modèle chinois[13] pour régir leur royaume à partir du Xe siècle, rebaptisé Dai Viêt (Grand Viêt) lorsque l’indépendance fut reconquise, conservant le han comme langue officielle[14] – langue de pouvoir, langue des lettrés –, celle-ci ayant acquis un certain prestige social et culturel ; parallèlement, la civilisation viêt préserve ses originalités (culture populaire toujours irriguée par des chants, des proverbes, des contes ancestraux), se singularise au fil des siècles. C’est, par exemple, une langue populaire majoritaire, le kinh, qui continue de se distinguer[15] et de se complexifier, adoptant et adaptant les caractères chinois pour fonder sa propre écriture : dans l’entre-deux des relations viêt/chinois apparaît donc le chu nôm (écriture nôm) qui viendra concurrencer, certes difficilement, le han, jusqu’à acquérir une unique fois, dans l’histoire du Vietnam, le statut de langue et écriture officielles.

Au début du XVe siècle, quand l’empereur Hô Quy Ly choisit le nôm comme langue administrative (pour une courte durée car le pays est à nouveau envahi par les Chinois durant vingt années), et lorsque l’influent Nguyen Trai (1380-1442), à la fois « libérateur du pays, politique, stratège, poète, écrivain, géographe »[16] rédigea, entre autres écrits en han, un important recueil de poèmes en langue démotique, le nôm acquit ses premières lettres de noblesse[17]. La langue populaire et son écriture, de moins en moins dédaignées par les lettrés, devinrent alors le symbole d’une résistance aussi bien contre l’ennemi envahisseur que contre la monarchie oppressive, s’inscrivant au cœur d’une lutte idéologique entre lettrés réformateurs et lettrés conservateurs : autrement dit aussi, entre le han et le nôm, le cœur des Viêts, en tout cas des lettrés et des fonctionnaires, balançait. Nombre de lettrés étaient par ailleurs bilingues et écrivaient dans les deux langues[18]. Mais c’est à partir du XVIIIe siècle que la littérature en nôm se développa de façon conséquente[19], lorsque notamment le kinh et le nôm devinrent provisoirement langue et écriture officielles. En effet, dans un contexte de grandes révoltes paysannes et de décadence monarchique, Nguyen Hue, fin stratège à la tête du mouvement rebelle paysan Tay Son, accéda au pouvoir et instaura cette « révolution » tout en réunifiant le pays alors tiraillé par des conflits seigneuriaux. Cependant, son règne fut de courte durée et à nouveau, le han balaya le nôm lorsqu’à l’aube du XIXe siècle, les seigneurs Nguyen du sud, appuyés par les forces conservatrices du pays et aidés par des pays étrangers (Siam et France), reprirent le pouvoir.

Néanmoins, la langue kinh prenait de plus en plus de place dans les esprits, devenant progressivement la médiatrice intime d’un sentiment d’identité populaire/patriotique, de l’attachement à la terre natale, et véhicule principal du développement culturel du royaume qui, au cours du XIXe siècle, et au détriment du royaume de Champa, achevait son expansion vers le sud, tandis que sous le règne de l’empereur Gia Long qui n’est autre qu’un des seigneurs Nguyen, le pays adopta le nom définitif de Viêt Nam.

2. Entre Orient et Occident, entre traditions et « modernité »

Si l’empereur Gia Long fut aidé par les Français pour accéder au trône, il n’omit pas d’avertir son fils et successeur Minh Mang : « Fais attention, nous avons introduit "le serpent dans le poulailler" » – autrement dit, précise l’historien P. Brocheux, le « loup dans la bergerie »[20]. En effet, même s’il était conscient de l’introduction au pays d’un nouvel élément perturbateur, Gia Long ne se doutait pas encore que les Viêts allaient connaître la domination française dès la fin du XIXe siècle, et ce durant près d'un siècle, officiellement de 1882 à 1954, quand la bataille de Điện Biên Phủ marqua la fin de la guerre d’Indochine et l’indépendance du Vietnam, pays alors scindé en deux États, Nord et Sud. Mais si la conquête coloniale des terres débuta en 1858, alors que les colons français posaient les pieds en Cochinchine (au sud du Vietnam), prétextant venir mettre fin aux persécutions que subissaient les missionnaires et les vietnamiens convertis, n’y avait-il pas déjà une conquête idéologique qui s’opérait quelque peu insidieusement, dès le XVIIe siècle, avec l’arrivée des missionnaires catholiques ? 

Déjà, le régime des Tay Sôn au XVIIIe siècle manifestait ouvertement son antipathie aux évangélisateurs venus d’Occident, mais les persécutions devinrent plus violentes et systématiques lorsque Minh Mang succéda à l’empereur Gia Long. La nouvelle dynastie au pouvoir appliquait une doctrine confucéenne stricte[21] et s’opposait fermement aux envahisseurs venus coloniser les esprits. Mais sans doute, la lutte était perdue d’avance ; la France avait conquis les terres et aussi certains « cœurs ». Il y eût, dès le début, des mouvements de résistance populaire menés par des lettrés patriotes, fidèles au roi et au système féodal, mais parmi eux, certains se laissèrent séduire par les idées libératrices de l’Occident, partagés entre l’attachement aux valeurs traditionnelles et la lassitude d’un système hermétique aux réformes et inapte à résoudre les problèmes sociaux. C’est donc pendant cette période charnière, fin XIXe/début XXe siècle, et tandis que se développe toute une littérature patriotique en réaction à l’invasion française, que chez certains lettrés, le patriotisme l’emportait sur la fidélité absolue au monarque. Et si quelques lettrés formés à la culture classique rêvaient encore d’une monarchie « éclairée », d’autres aspiraient à « moderniser » le Vietnam, certains même, admiratifs de l’Occident, croyaient naïvement à la vocation « civilisatrice » de la puissance coloniale.

Ce fut le cas, par exemple, de Phan Chau Trinh (1872-1926) qui, influencé par des auteurs progressistes chinois et de certains penseurs français du XVIIIe siècle tels Montesquieu et Rousseau (lus dans les traductions chinoises), abandonna le mandarinat et prôna, pour le bien de la nation, ceci sans perdre de vue la reconquête de son indépendance, « l’abolition de la royauté et du mandarinat, la réalisation des libertés démocratiques, l’élévation du niveau culturel du peuple par la rénovation de l’enseignement, le développement de l’industrie et du commerce »[22].  Mais avant lui, Nguyen Truong To (1828-1871), déjà, œuvrait pour la paix entre le Vietnam et la France. Tout en demeurant dans un cadre féodal, il souhaitait, en vain face à une cour conservatrice, transformer le pays et proposa plusieurs réformes sociales telles la rénovation de l’enseignement ou le développement de l’imprimerie en vue de diffuser des ouvrages et favoriser l’émergence d’une presse en quôc ngu, l’écriture romanisée du kinh.

Ainsi, le Vietnam de l’aube du XXe siècle commençait à être tourmenté entre traditions et « modernité », l’exemple du lettré Nguyen Truong To est assez représentatif de cette forme de contradiction interne qui allait tirailler et diviser de plus en plus l’élite intellectuelle. Et que penser de l’introduction du quôc ngu, ce « serpent dans la bergerie » ? Héritage ambivalent des missionnaires, symbolique de cette tension entre traditions et modernité, le quôc ngu allait se révéler porteur de mutations politiques, sociales, linguistiques et culturelles importantes, malgré ce qu’il pouvait représenter pour beaucoup de lettrés traditionalistes : instrument d’influence, symbole de l’intrusion occidentale et du pouvoir des dominants, écriture de l’oppresseur, etc.

3. Entre le français et le quôc ngu

Nguyen Truong To fit parti des rares lettrés convertis au catholicisme, ce qui explique qu’il fut aussi l’un des premiers partisans d’un usage généralisé du quôc ngu. En effet, l’écriture romanisée du kinh, mise au point au XVIIe siècle par les missionnaires européens[23] pour faciliter l’évangélisation et l’intercompréhension[24], fut d’abord utilisée principalement par ces derniers, puis par les convertis au sein des communautés catholiques. Si les prêtres vietnamiens furent les premiers supporters du quôc ngu, la nouvelle écriture rencontrait en revanche l’hostilité de la cour et des lettrés confucéens. Longtemps renié ou ignoré, le quôc ngu finira tout de même par acquérir le statut d’écriture officielle de la nation vietnamienne, d’où sa dénomination qui signifie littéralement « langue nationale », au cours du XXe siècle, au détriment du han et du nôm. Alors, comment expliquer ce renversement ?

Le facteur principal est, à n’en pas douter, la colonisation française. Ambiguë dans ses actes et ses projets, elle a cependant contribué, d’une certaine manière, à faire émerger le quôc ngu des milieux catholiques. Selon P. Brocheux, les français, en tout cas une partie, respectaient les vieilles civilisations indochinoises et ne souhaitaient pas exercer une politique d’assimilation. S’il existait des violences coloniales et des abus de pouvoir face à un peuple qui a régulièrement exprimé son désaccord par des grèves et des révoltes, la violence n’était pas quotidienne. Il y aurait eu du côté des français une forme de « paternalisme », la volonté d’amener ces civilisations, considérées comme archaïques, à se « moderniser »[25].

Ainsi, Paul Doumer, gouverneur d’Indochine[26] de 1897 à 1902, aurait incarné cet état d’esprit, initiant l’instauration de diverses institutions politiques, sanitaires, sociales et culturelles telles l’université de Hanoï. La civilisation, la modernité et les idées françaises (humanisme, progrès, etc.) étaient alors valorisées et elles passaient par l’enseignement du français/l’enseignement en français, et par la francisation d’au moins une minorité de la population, d’une nouvelle élite intellectuelle, d’une nouvelle bourgeoisie vietnamienne. C’est cette élite naissante, formée à la langue et à la culture française qui va progressivement, à partir des années 1920, développer l’usage du quôc ngu, comme « langue nationale, langue de culture et de combat »[27], tandis que face aux sirènes de la modernisation déclinera la résistance des anciens lettrés qui finiront par capituler[28], non sans sentiment de dévalorisation et d’amertume face à la puissance française.

L’émergence d’une nouvelle élite intellectuelle vietnamienne allait donc jouer un rôle majeur dans la vulgarisation du quôc ngu. Dans un premier temps, c’est le gouvernement français qui contribua à promouvoir sa diffusion, utilisant le quôc ngu pour les papiers administratifs en parallèle au français, et encourageant son enseignement, au moins durant les premières classes de primaire, car ensuite, la langue vietnamienne devait laisser place au français, élevé alors au rang de nouvelle langue officielle. Cette stratégie permit aux français de faire reculer l’influence du chinois et des valeurs traditionnelles tout en s’appropriant la place du han, celui-ci perdant peu à peu de son prestige ancestral. Le chu nôm de son côté était aussi peu à peu abandonné au profit de l’écriture alphabétique, considérée comme moins fastidieuse, plus aisément enseignée et apprise par les Vietnamiens eux-mêmes. Cette dernière devait, de plus, du point de vue colonial, constituer un tremplin idéal vers l’enseignement/apprentissage du français.

Si un des objectifs des colonisateurs était de « conquérir les cœurs et les esprits »[29] des Vietnamiens, l’enseignement plus ou moins bilingue du quôc ngu et du français, dans cette optique, ne touchait néanmoins qu’une minorité urbaine et bourgeoise, la majorité des Vietnamiens demeurant analphabètes. Mais une partie de cette nouvelle minorité intellectuelle, dont les membres ont souvent étudié en France, tel Nguyen an Ninh (1900-1943) qui écrira cette phrase quelque peu prémonitoire, « L’oppression nous vient de France mais l’esprit de libération aussi »[30], va effectivement adopter le quôc ngu, mais aussi le promouvoir activement. En effet, beaucoup de jeunes Vietnamiens qui ont séjourné en France se sont radicalisés, devenant anti-colonialistes tel Hô Chi Minh[31] (1890-1969), le futur président de la future République démocratique du Vietnam. Nous n’entrerons pas dans les détails politiques de la constitution du parti communiste vietnamien (en 1930), mais c’est suite à sa création que la lutte contre l’analphabétisme fut réellement entreprise sous le régime colonial, en même temps que se développait toute une presse contestataire en quôc ngu, éprise de liberté et d’égalité sociales, toute une littérature nationaliste et réaliste ; beaucoup d’écrivains[32] mettant leur plume au service de la lutte pour l’indépendance, se faisant aussi essayistes, critiques, journalistes, témoins des injustices sociales et des souffrances du peuple. Xuân Diêu (1917-1985), par exemple, composa un long poème à la gloire de la révolution d’août 1945[33], date à laquelle Hô Chi Minh proclama, à Hanoï, l’indépendance du Vietnam. Le kinh et le quôc ngu devinrent aussitôt langue et écriture nationales.

4. La naissance d’une nation divisée, entre les guerres

Le han est détrôné, persistant seulement dans certaines mémoires, sans doute chez certains lettrés nostalgiques de l’esprit confucéen qu’il contenait, ou amoureux d’une littérature classique qui n’a pas manqué de laisser des traces. Déjà, au XIe siècle, Ly Thuong Kiet (1019-1105) écrivait :

« Sur les monts et les fleuves du sud règne l’empereur du sud.
Ainsi en a décidé à jamais le Céleste Livre.
Comment, vous les barbares, osez-vous envahir notre sol ?
Vos hordes, sans pitié, seront anéanties ! »[34]                                                                                                                                                                                                 

Ce n’est pas sans faire écho au XXe siècle, alors que le Vietnam entre en guerre, en 1946, contre les Français qu’il finit par chasser de son territoire natal après 1954. L’attachement affectif aux monts et aux fleuves s’est mué en nationalisme ; le royaume s’est changé en État-nation. L’écriture de l’oppresseur est devenue arme de propagande et de libération ; le roman national s’écrivait, imprégné d’héroïsme et de courage, tandis que les « Jeanne d’Arc »[35] vietnamiennes continuaient d’être célébrées. Enfin, le nôm, délaissé par les nouvelles générations au profit du quôc ngu, tombe en désuétude, ce qui n’est pas sans conséquence, car rares sont les Vietnamiens aujourd’hui qui peuvent lire et traduire les textes en nôm. Il faut préciser que le nôm, qui avait déjà du mal à s’imposer, ne fit pas le poids devant la popularité du quôc ngu. A côté de la « modernité » de l’écriture romanisée, le nom faisait figure d’antiquité. Si les Français ont très vite saisi l’opportunité du quôc ngu pour tenter d’installer leur langue au pouvoir, les Vietnamiens, en l’occurrence les indépendantistes, ont aussi très vite intégré les côtés pratiques de l’écriture : apprise plus rapidement et aisément que le nôm par de nombreux Vietnamiens, son usage permit une expansion rapide des idées socialistes auprès de la population. Enfin, le quôc ngu eût l’avantage d’être enseigné, alors que le nôm restait l’écriture d’un temps archaïque, d’une ancienne élite, d’une classe de lettrés qui disparut progressivement, en même temps que le han, avec l’arrivée des Français.

De fait, l'intermède colonial avait bouleversé l’ordre traditionnel, la domination française avait paradoxalement permis aux Vietnamiens de sortir du fixisme féodal mais elle avait aussi contribué à diviser ces derniers. La guerre d’Indochine eut pour conséquence de séparer les régions du Nord et du Sud[36] et lorsque les Français quittèrent le pays, il s’ensuivit une guerre civile doublée d’une guerre contre les Américains, ces derniers s’étant immiscés dans le conflit, désireux de chasser les communistes, et apportant leur aide[37] à un Sud beaucoup plus « occidentalisé » que le Nord. Quand, en 1975, le Sud capitule face au Nord, la réunification du pays ne se fait pas en douceur. C’est que la domination française fut bientôt remplacée par la tyrannie du régime communiste, concrétisée par une chasse aux « traîtres » de la nation, par des persécutions et par un nettoyage culturel/idéologique et humain, ce dont témoignent, entre autres, les femmes de la diaspora vietnamienne interrogées par N. H. C. Nguyen[38]. Si les civils au Sud avaient été relativement épargnés par les atrocités de la guerre[39], par contre, ils furent les premières victimes du gouvernement d’après-guerre. Il semblait que les habitants du Nord avaient quelques ressentiments envers les frères du Sud, mieux lotis qu’eux : tandis que le Nord, fortement endoctriné par la propagande communiste, connaissait des conditions de vie assez rudes, le Sud vivait une certaine ouverture économique et culturelle qui l’enrichissait, il faisait plutôt bon vivre à Saïgon[40]. L’écart culturel entre Nord et Sud s’était considérablement creusé en l’espace de quelques années[41] et l’arrivée des communistes mit un terme à la relative paisibilité du territoire. Dès lors, la capitale du Sud fut rebaptisée Hô Chi Minh ville tandis que le régime entreprit une campagne d’extermination de la littérature « décadente » ainsi que de « lavage de cerveaux »[42].

Beaucoup de ce qui provenait de l’Occident était confisqué ou éliminé, aussi toute littérature considérée comme « subversive » était censurée. Or, si la nouvelle nation semblait vouloir affirmer son « identité » par la force, le contrôle et/ou l’exclusion, cherchant à uniformiser les esprits comme à unifier le pays, en son for intérieur, elle ne devait pas ignorer qu’elle était le fruit d’un long métissage, issue d’un entre langues et cultures, issue d’influences diverses, et que vit encore sur son territoire une multiplicité d’ethnies et de langues diverses, même si désormais, le kinh était la langue dominante[43]. C’est aussi, in fine, l’histoire d’une ethnie, les kinh (du même nom que la langue), qui a pris le pouvoir sur d’autres ethnies, devenues ainsi, dans le Vietnam du XXe siècle, « minoritaires ». Par ailleurs, si la langue vietnamienne s’est considérablement enrichie et transformée au fil des siècles et au fil des contacts avec les autres langues et cultures, que ce soit le chinois, le français, mais aussi les langues des autres pays voisins ou celles des ethnies minoritaires ; dès 1945 et jusqu’à aujourd’hui, avec le développement du quôc ngu, de l’enseignement et de l’imprimerie, elle s’est encore forgée d’un important travail d’élaboration terminologique qui a contribué à asseoir son indépendance linguistique, culturelle, intellectuelle :

« La République démocratique du Vietnam est l’un des premiers pays nouvellement indépendants à pouvoir faire enseigner à tous les degrés, dans les écoles supérieures comprises, toutes les matières dans la langue nationale. […] La création d’une langue scientifique et technique nationale permet de mettre fin à un état d’aliénation culturelle commun à toutes les nations colonisées obligées d’employer une langue étrangère dans le domaine scientifique »[44].

5. A propos de l’enseignement des langues et notamment du français durant la colonisation

A la fin du XIXe siècle, lorsque les Français abordèrent les monts et les fleuves du Vietnam, ils rencontrèrent une civilisation divisée entre paysans majoritairement analphabètes et noblesse hautaine. Les lettrés, mandarins et autres fonctionnaires, au moins bilingues, sans exception, faisaient médiation entre le peuple et les autorités. L’école traditionnelle était alors accessible à tous mais seule une minorité y accédait réellement : les plus aisés en l’occurrence – le mandarinat se perpétuant souvent au sein des mêmes familles tandis que les fils de paysans apportaient leur aide aux champs. L’enseignement dispensé était difficile, composé principalement d’étude des caractères chinois via celles des textes confucéens, des littératures classiques, de la philosophie. L’apprentissage du han était fastidieux, il nécessitait de longues années et beaucoup de « par cœur », si bien que les étudiants étaient parfois qualifiés d’« éternels »[45]. Peu réussissait les prestigieux concours qui menaient vers la carrière de mandarin. Il fallait alors se contenter de diverses autres tâches administratives, devenir médecin ou enseignant, etc. Le système éducatif calqué sur le modèle chinois était bien ancré dans les mœurs et le maître jouissait d’un statut social des plus honorable. La formation de l’esprit était un précepte confucéen respecté, car « Nhân bât hoc, bât tri ly (l’homme non instruit/éduqué ne connaît pas la raison/la vérité) »[46]. Il persistait donc un écart social et culturel important entre nobles/lettrés et paysans. La plupart des villageois était maintenue dans une relative pauvreté et ignorance de la langue/culture au pouvoir, le système féodal entretenant de cette manière une hiérarchie sociale : elle assurait ainsi le prestige des élites dirigeantes, celui notamment de leurs savoirs et de leur langue/culture. L’éducation n’était in fine qu’une forme d’institution dont l’organisation et le discours idéologique véhiculé servaient les dominants.

Face à un fonctionnement influent et fort de plusieurs siècles d’existence, les Français ont vite compris que pour imposer leur hégémonie, le démantèlement des traditions éducatives, entre autres, allait être primordial : « L’enseignement est la clef de voûte de toute politique coloniale » disait le député et sous-secrétaire d’État des colonies, Léon Archimbaud[47]. C’est ainsi que, dès le début de la conquête coloniale, des établissements scolaires se formèrent en Cochinchine[48], en vue de « civiliser » les Vietnamiens, mais aussi dans le but de réduire l’influence des écoles confucéennes ou celle des vieux lettrés souvent à la tête des insurrections de la fin XIXe et du début du XXe siècles. Il s’agissait de fonder un nouvel enseignement, plus « moderne », en introduisant de nouvelles matières[49], et surtout stratégique. Derrière le prétexte civilisateur, l’objectif était de « coloniser » les esprits, de rendre légitime l’invasion française, d’impulser même chez les Viêts un attachement affectif à leur deuxième « Mère-patrie » :

« L’œuvre française dans notre pays est immense. Grâce au développement intellectuel et matériel, à la prospérité commerciale, industrielle et agricole qu’elle nous apporte, l’Indochine française devient un des grands pays de l’Extrême-Orient. Ces bienfaits nous créent des obligations envers la France. […] D’autre part, nous nous soumettrons aux lois, nous payerons régulièrement l’impôt, et nous aimerons la France comme notre deuxième patrie. […] Tout homme a deux patries : la sienne et la France »[50].

L’enseignement du français s’inscrivait donc dans cette politique éducative assurément ambivalente, mue par le contexte de colonisation qui ne sera pas, par ailleurs, sans crises, sans révoltes, sans révolution (en 1945) et sans guerres. A cela s’ajoute le fait que nombre de lettrés, las, avaient déjà mené des rébellions contre le système féodal, on se souvient du mouvement des Tay Son au XVIIIe siècle par exemple. L’apparition du quôc ngu ne fût pas sans reste non plus dans la progressive disparition de l’École confucéenne traditionnelle[51]. Ainsi, si les Français décidèrent d’abolir les concours mandarinaux dès 1860[52], et de réformer le système scolaire en parallèle, l’environnement politico-socio-culturel était déjà propice à l’effondrement du han – de plus en plus concurrencé par le nôm – et de ce que la langue au pouvoir colportait comme traditions, coutumes, pensées, ou « fixisme féodal », etc. Et si le nôm connût ses heures de gloire, celles-ci furent de courte durée. Le quôc ngu, cette nouvelle écriture pour le kinh, venue d’Occident, allait petit à petit supplanter le han, le nôm, tout autant que le français.

Parmi les stratégies éducatives et linguistique adoptées par les autorités coloniales, nous pouvons retenir celle qui consistait à promouvoir le quôc ngu. Il s’agissait, dans un premier temps, de former des fonctionnaires subalternes capables de servir d’interprètes, de faire ainsi le lien entre colonisateurs et colonisés. Dès 1878, le quôc ngu s’utilise comme langue administrative d’État, aux côtés du français. Les premières réformes scolaires allèrent dans ce sens, car le quôc ngu devint aussi la langue première enseignée à l’école. Tout en obligeant les écoliers à se couper les cheveux pour aller en classe[53], la série de réformes qui suivaient l’arrêté du 27 avril 1904 contribua à fonder l’enseignement dit « franco-indigène », « calqué grossièrement sur l’enseignement français et saupoudré de quelques couleurs locales »[54]. En ce début de siècle, l’enseignement « à la française » tentait de s’organiser et les directives de l’arrêté ne s’adressaient alors qu’à l’école primaire et au premier cycle du secondaire. La langue d’enseignement n’était pas formellement précisée mais dans la pratique, le quôc ngu s’étudiait en primaire pour laisser place au français par la suite. Avec l’arrêté du 8 juillet 1917 et la publication le 21 décembre de la même année du Règlement général de l’instruction publique, tandis que l’enseignement supérieur est réglementé, on assiste à des réformes de l’enseignement primaire et secondaire, subdivisé alors en deux degrés : le 1er degré comporte le cycle primaire, regroupant cinq cours (le cours enfantin, le cours préparatoire, le cours élémentaire, le cours moyen, le cours supérieur) ; le 2eme degré comprend quatre années de cycle complémentaire et deux années de cycle secondaire local. Officiellement, « le véhicule commun à toutes les matières d’enseignement doit être la langue française »[55] mais en réalité, le français est usité surtout à partir des cours moyens du primaire. Si le but était de n’enseigner le quôc ngu que de façon transitoire, l’enseignement du français était, quant à lui, difficilement applicable dès les premières années de primaire. Le manque de personnels qualifiés semble être une des raisons principales[56] mais nous pouvons penser que concrètement, pour les petits Vietnamiens, passer de la langue maternelle parlée chez soi à une langue « étrangère » de manière aussi abrupte devait entraîner trop de difficultés d’apprentissage, outre une importante désorientation culturelle. Étudier le quôc ngu durant au moins les trois premières années de primaire permettait un basculement plus en « douceur » vers le français, d’autant plus que les enfants se seraient familiarisés avec le nouvel alphabet. Quoi qu’il en fût, le français devenait l’unique langue d’enseignement dès la quatrième année de scolarisation (cours moyen), et le vietnamien était relégué par la suite au même titre que les autres langues étrangères. En 1924, dans un contexte d’agitations politiques[57], encore une fois, de nouvelles réformes sont proposées. L’arrêté du 18 septembre 1924 ne propose néanmoins que des changements terminologiques : l’École de droit et d’administration devient, par exemple, l’École supérieure des hautes études indochinoises[58]. Il n’y a pas de changements réels : par contre, on note un effort de publication de manuels d’enseignement du français adaptés aux élèves vietnamiens qui travaillaient jusqu’à présent, soit sans manuel, soit avec des manuels rédigés pour les élèves français. Tandis que les outils pédagogiques tentent de se perfectionner, la Direction de l’instruction publique édite le Bulletin général de l’instruction publique avec des leçons-types destinées aux enseignants. De même, les services locaux publient la revue pédagogique bilingue Hoc Bao. Mais finalement, si ces initiatives témoignent d’une réflexion didactique et pédagogique qui n’est pas sans désir d’optimiser l’enseignement et l’apprentissage, les efforts seront vite vains puisque le contexte socio-politique ne va pas vers une stabilisation, bien au contraire. La nouvelle élite intellectuelle vietnamienne formée à l’école franco-annamite saisira l’opportunité du quôc ngu pour mener leur propagande contestataire et saper, de fait, le système éducatif colonial. Rappelons qu’avec la création du parti communiste (1930) s’ensuivront des campagnes d’alphabétisation de masse au quôc ngu. Ainsi, dès la révolution de 1945 et alors que la guerre d’Indochine éclate en 1946, on assistera très vite, d’abord dans le Nord puis progressivement au sud, à une vietnamisation de l’enseignement[59], le quôc ngu ayant, depuis, conquis la place de langue de la nation. La guerre semble alors sonner le glas d’un système d’enseignement colonial qui, colosse aux pieds d’argile, n’a pas réussi à perdurer et finira par disparaître pour laisser place à seulement quelques écoles privées de formation aux langues française ou anglaise, notamment dans le sud jusqu’en 1975, année qui voit la défaite du Vietnam du Sud face au Vietnam du Nord et la réunification des deux états.

6.  Le français au Vietnam aujourd'hui : une langue en perte de « voix » ?

On pourrait conclure que l’édification d’une école franco-indigène n’était qu’une grande mascarade, qu’une hypocrisie : les principaux objectifs se résumant au maintien des vietnamiens à une place inférieure[60], à soumettre les colonisés, à instaurer un ordre social qui ne fut pas si éloigné de celui du régime féodal précédent. L’école n’était réservée qu’à une minorité urbaine et bourgeoise, qu’à la formation d’une nouvelle élite qui ironiquement s’est mobilisée contre elle en érigeant le quôc ngu à la place du français. Dans un contexte traversé de conflits, il fut bien difficile de stabiliser un système éducatif en construction, en constant remaniement. Il a aussi manqué de « siècles » pour que l’école et la langue françaises ne développent des racines profondes. Si les colonisateurs réussissent d’un certain côté à atténuer l’influence du han, le français, malgré son empreinte culturelle et idéologique[61], ne gardera pas son prestige aussi longtemps que la précédente langue de pouvoir. Certes, il y aura de rares francophiles, des amoureux de la littérature française mais en fin de compte, il ne semble pas rester grand-chose aujourd’hui d’un rayonnement culturel français[62], si ce n’est quelque nostalgie[63]. Le régime communiste s’est efforcé d’en effacer les traces. Sans doute, l’histoire du Vietnam explique également l’échec de cette tentative de glottophagie française : si après mille ans de domination chinoise, la langue kinh a résisté, comment le français en un siècle pouvait-il espérer faire mieux ? Aussi, avec l’ouverture économique du Vietnam dans les années 1980, avec le doi moi, ce sont d’autres langues qui viennent concurrencer le français sur le marché vietnamien de la formation linguistique : si la langue française n’a pas totalement disparu des paysages scolaires, à l’aube du XXIe siècle, le coréen, le chinois, et surtout l’anglais[64] font figure de langues bien plus appétentes auprès des nouvelles générations.

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Notes 

[1] Sénèque, Consolations à Helvia, ma mère VII, 10. En ligne : http://bcs.fltr.ucl.ac.be/SEN/Helv.html#Questce.

[2] Reprise partielle du titre du documentaire de Marie-Hélène Bernard, Nous avons connu tant de guerre, France culture, L’atelier de la création, 19/02/14.

[3] « Gia tài của mẹ, để lại cho con / Gia tài của mẹ, là nước Việt buồn » (L’héritage de la mère légué à ses enfants / Son héritage est un Vietnam triste) chantait Trịnh Công Sơn en 1965. Traduction de Nguyễn Văn Ký, en ligne sur son site : http://www.danco.org/inedits/tcs8.html#Aidez

[4] Mille ans de littérature vietnamienne, anthologie, Picquier poche, 2000, p. 479.

[5] Le Viet Nam depuis 2000 ans, revue L’histoire, Les collections n°62, 2014.

[6] Mille ans de littérature vietnamienne, ibid., p.8.

[7] Le Viet Nam depuis 2000 ans, ibid.

[8] Nguyen Thi Phuong Huong. Adaptation de la didactique du français au contexte sociolinguistique du Vietnam, thèse de doctorat sous la direction de P. Blanchet, Université de Rennes, 2012.

[9] Le Viet Nam depuis 2000 ans, ibid.

[10] Signifie « sud pacifié », c’est le nom que donnent les chinois au Nam Viet, après son invasion, l’Annam devenant alors un protectorat chinois.

[11] Parmi les figures marquantes de la résistance au régime chinois, on trouve celles des sœurs Trung en 34 et celle de Triêu Âu en 248. Cf. Le Viet Nam depuis 2000 ans, ibid. Ces « Jeanne d’Arc vietnamiennes », héroïnes de la nation, contribuent à nourrir le sentiment national d’héroïsme (et d’attachement au pays) attribué au Vietnam, et cultivé encore par le gouvernement en place actuel.

[12] Les Viêts étaient principalement des paysans vivant dans des villages qui connaissaient leur propre système d’organisation sociale et culturelle, axée entre autres autour de la culture du riz et du culte des génies protecteurs. Les révoltes étaient donc principalement des révoltes paysannes. Cf. Nguyen Van Ky : La société vietnamienne face à la modernité. Le Tonkin de la fin du XIXe siècle à la seconde guerre mondiale, thèse de doctorat d’histoire, sous la direction de Daniel Hémery, 1992.

[13] Recours aux concours mandarinaux pour le recrutement du personnel administratif, enseignement du confucianisme dans les écoles, concurremment aux bouddhisme et taoïsme, etc. Le 11ème siècle voit la naissance d’une littérature vietnamienne rédigée en chinois classique, imprégnée donc de la culture des dominants mais émergeant tout de même de façon singulière (en 1070, Le Van Mieu, le temple de la littérature, est érigé et dédié à Confucius). Cf. Mille ans de littérature vietnamienne, op.cit.

[14] Avec le temps, ce chinois classique se vietnamise quelque peu.

[15] Au détriment, donc, des autres langues minoritaires même si la langue kinh s’est enrichie au contact de ces dernières, tout autant qu’elle s’est enrichie, assez majoritairement, au contact du chinois (à tel point que l’on pourrait aussi évoquer un chinois vietnamisé).

[16] Mille ans de littérature vietnamienne, ibid. p. 10.

[17] Ibid. p. 19 : « le premier texte nôm conservé date du XIVe siècle, rédigé par Nguyen Thuyen, mais sa création et son usage devaient remonter bien plus loin », nous apprend, en introduction à l’anthologie, Nguyen Khac Vien. En outre, c’est au XVe s. que commenceront à être transcrits en nôm quelques classiques confucéens, siècle qui impulse l’essor d’une littérature en langue populaire.

[18] Et ce, jusqu’au début du XXe siècle ; souvent les lettrés traduisaient leurs propres œuvres, du han vers le nôm.

[19] Nous pouvons citer par exemple l’imposant roman de trois mille deux cent cinquante-quatre vers, le Kiêu, de Nguyen Du (1765-1820), considéré comme un classique de la littérature nôm. Cf. Mille ans de littérature vietnamienne, ibid. p. 146.

[20] Entretien avec P. Brocheux, in L’Indochine, Revue GéoHistoire n°14, avril-mai 2014, p. 20-23.

[21] Nguyen Khac Vien affirme à propos du Kiêu de Nguyen Du : « le peuple vietnamien avait aimé et aimera toujours ce réquisitoire parfois passionné contre le féodalisme dont il avait tant souffert » et évoquant la chute des Tay Son : « La défaite des Tay Son, l’avènement de la dynastie des Nguyen avaient sonné le glas des grandes espérances soulevées par les insurrections paysannes du XVIIIe siècle. Le Vietnam retomba dans la nuit noire du féodalisme ». Enfin à propos de Gia Long : « [il] s’appliquait à restaurer le féodalisme dans ses formes les plus rétrogrades », in Mille ans de littérature vietnamienne, ibid., p. 150-151.

[22] Ibid., p. 242.

[23] A. Guillemin, « Alexandre de Rhodes a-t-il inventé le quốc ngữ ? », Moussons [En ligne], 23 | 2014. URL : http://moussons.revues.org/2921

[24] Aussi pour faciliter l’apprentissage du vietnamien par les missionnaires. On peut, pour plus de précisions concernant la formation du quoc ngu et les raisons de son invention, se référer à Hoang Tue, « Évolution sociolinguistique du vietnamien », in Problèmes de glottopolitiquecahiers de linguistique sociale n°7, publication de l’université de Rouen, 1985, p. 225-234.

[25] Entretien avec P. Brocheux, in L’Indochine, Revue GéoHistoire n°14, op. cit. 

[26] L’Indochine regroupait alors les trois pays d’Asie : Cambodge, Laos et Vietnam. En ce qui concerne le Vietnam, celui-ci était partagé en trois régions, la Cochinchine au sud, le Tonkin au nord, et au centre, l’Annam.

[27] P. Brocheux, L’Indochineibid.

[28] Le mouvement de révolte « Can Vuong » (« pour le roi »), formé entre 1883 et 1885, s’est ainsi très vite essoufflé, en même temps qu’il fut réprimé par le gouvernement français aidé par des mandarins alliés et des catholiques vietnamiens. Selon P. Brocheux, les Français ont réussi à déployer la stratégie du « diviser pour mieux régner » à leur avantage. L’Indochineibid.

[29] P. Brocheux, in Le Viet Nam depuis 2000 ans, op. cit., p. 32.

[30] Cité par P. Brocheux, L’Indochine, ibid.

[31] Ho Chi Minh fut aussi journaliste, écrivant en vietnamien mais également en langues étrangères (français, chinois, anglais et russe). On se souviendra de ses articles dénonçant les crimes colonialistes et critiquant la soi-disant « mission civilisatrice » des pays impérialistes. Cf. Linh Thao, « Ho Chi Minh, fondateur de la presse révolutionnaire nationale », Le courrier du Vietnam, 21/06/15. URL : http://lecourrier.vn/ho-chi-minh-fondateur-de-la-presse-revolutionnaire-nationale/180366.html

[32] « On assiste à la montée d’une génération d’écrivains souvent issus de la petite bourgeoisie citadine, sortis des écoles franco-annamites et imprégnés de culture occidentale », C. Bonn et X. Garnier, Littérature francophone : le roman (1), Hatier, 1997, p. 100. Beaucoup adhérèrent à l’Association culturelle pour le Salut national du Front du Viêt minh (Front de l’indépendance du Vietnam).

[33] Mille ans de littérature vietnamienne, op. cit.

[34] Le quatrain a pour titre : Les Monts et les Fleuves de l’empire du sud. Ibid., p. 30.

[35] Voir note 11.

[36] La conférence de la paix (1954) donna lieu aux accords de Genève stipulant la division du Vietnam au niveau du 17ème parallèle. Ainsi, tandis que le Vietnam du Nord se soumet au régime communiste, le Vietnam du Sud tombe sous le contrôle du chrétien Ngo Dinh Diem (alors que le Sud est majoritairement bouddhiste) dont l’ascension fut appuyée par les États Unis. Cf. Le Viet Nam depuis 2000 ans, op. cit.

[37] Nous pouvons évoquer ici le contexte de guerre froide qui auréolait l’intervention des Américains.

[38] La mémoire est un autre pays, femmes de la diaspora vietnamienne, Riveneuve, 2013, p. 58-59.

[39] Quoi qu’ils ont connu, entre 1961 et 1971, et sous prétexte de découvrir les Viêt cong cachés dans les jungles, le déversement par l’armée américaine et ses alliés sur leur territoire de près de 80 millions de litres de défoliants, dont l’herbicide hautement toxique appelé l’agent orange, ce qui ne fut pas sans conséquences.

[40] Malgré l’autoritarisme de Ngo Dinh Diem. Nous affirmons ici les points de vue de nos parents, originaires de Saïgon.

[41] Ce dont témoigne Kim Thuy à travers son roman, Ru, Le livre de poche2012.

[42] Expression et témoignage de Tran, interviewée par N. H. C. Nguyen, in La mémoire est un autre pays, femmes de la diaspora vietnamienne. Ibid., p. 62.

[43] Pour un portrait sociolinguistique détaillé du Vietnam actuel, et plus d’informations sur la langue vietnamienne (origine, aspects linguistiques), lire Nguyen Thi Phuong Huong. Adaptation de la didactique du français au contexte sociolinguistique du Vietnamop. cit., chapitre 2, p. 36-63.

[44] Mille ans de littérature vietnamienne, op. cit., p. 22.

[45] Nguyen Van Ky, op.cit., p. 125.

[46] Ibid., p. 125. L’auteur cite le Livre des trois caractères, ouvrage pédagogique qui résume la pensée confucéenne, destiné à l’éducation des enfants.

[47] Cité par Nguyen Van Ky, ibid., p. 124.

[48] 1861 : création du Collège Franco-Annamite ; 1874 : création de l’École normale de Saïgon ; 1906 : fondation de l’université de Hanoï. Cf. Nguyen Van Ky, ibid., p. 123.

[49] Outre les leçons de morale, sont ajoutés les sciences, les mathématiques, la géographie, l’hygiène, la mécanique, etc. En ce qui concerne l’histoire, seules quelques notions générales sont abordées dès les premières réformes, on insiste alors sur la puissance et le rôle civilisateur de la France. Ibid., p. 131.

[50] Résumé de la dernière leçon de morale "Devoirs envers la France" dispensé en français aux élèves vietnamiens âgés de 11/12 ans, des cours supérieurs du cycle primaire ; cité par Nguyen Van Ky, ibid., p. 140.

[51] Déjà, en 1907, le mouvement patriotique Dông kinh nghia thuc conduit par des lettrés "progressistes" proposait un enseignement gratuit du quôc ngu via la diffusion d’un manuel de base rédigé entièrement dans la langue nationale et composé de 19 leçons chargées implicitement de références à la lutte pour l’émancipation du pays. L’école semi-clandestine fut vite réprimée par les autorités coloniales. Ibid., p. 151-152.

[52] D’abord en Cochinchine, puis au Tonkin en 1915, enfin en Annam en 1918. Mais déjà le quôc ngu était adopté en 1896 pour les derniers concours mandarinaux, tandis qu’une épreuve de français s’ajouta en 1903.  L’ordonnance royale de 1919 mettra un terme définitif à l’enseignement traditionnel. Désormais, l’on formait des fonctionnaires d’état. Cf. Nguyen Van Ky, ibid., p. 127 ; et Nguyen Thi Phuong Huong, op.cit., p. 26.

[53] Les Vietnamiens portaient les cheveux longs noués en chignon, en signe de respect pour les parents. La colonisation française mit fin à cette tradition. CF. Nguyen Van Ky, ibid., p. 138-139.

[54] Ibid., p. 129.

[55] Selon le Journal officiel de l’Indochine française du 10 avril 1918. Cité par Nguyen Van Ky, Ibid., p. 134.

[56] D’après Nguyen Van Ky, ibid.

[57] Rappelons qu’à cette période, tandis que les révoltes des lettrés patriotiques s’essoufflent, naissent alors de nouveaux mouvements contestataires issus de la nouvelle élite intellectuelle.

[58] Ibid., p. 136.

[59] Cf. Dorais L.-J. « Diglossie et lutte de classes au Vietnam », Anthropologie et société, L’Asie, Vol.3 n°3, 1979. 

[60] Cf. Dorais L.-J. et Nguyen Van Ky, ibid.

[61] On notera tout de même un héritage culturel (et lexical) certain du français, notamment pour ce qui concerne la littérature vietnamienne qui connaîtra une grande diversification thématique et formelle au XXe siècle.

[62] Malgré l’adhésion du Vietnam à l’OIF en 1970...

[63] Cf. Rolland Dominique. Traces francophones au Vietnam, the story of a forgotten little pink book, mai 2012. En ligne : http://www.gis-reseau-asie.org/les-articles-du-mois/traces-francophones-vietnam-dominique-rolland

[64] Cf. Tran Thanh Ai, « Quelques considérations socio-linguistiques sur l’enseignement du français au Vietnam », Synergies Pays riverains du Mékong, n°2, 2010, p. 27-34.

 

Christine LY
Université Montpellier 3
EA-379 Dipralang

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