N°80 / L’apprentissage du français langue étrangère à la lumière de son environnement

Les effets de translanguaging et de transculturing : cas des étudiants sri lankais

Claire Chaplier, Indiwaree Ethpatiyawe Gedara

Résumé

Cet article présente quelques résultats d’une recherche exploratoire réalisée dans notre thèse afin d’identifier et d’étudier des effets de translanguaging et de transculturing chez les étudiants sri lankais par une approche multimodale et longitudinale. Le terme translanguaging signifie ici que des interlocuteurs peuvent passer d'une langue une autre à l'aide de leur compréhension dans l'une et de leur expression dans une autre. Le transculturing concerne le comportement transculturel des individus. Cette recherche se focalise sur les comportements transculturels (transculturing) de ces étudiants qui expliqueraient les productions translangagières (translanguaging).

Mots clés : translanguaging, transculturing, discours, comportement, langues additionnelles, étudiants sri lankais

 

Abstract :

This article presents some results of a research carried out in our thesis in order to identify and study the effects of translanguaging and transculturing with Sri Lankan students through a multimodal and longitudinal approach. The term translanguaging here means that interlocutors can switch from one language to another with the help of their understanding in one and their expression in another. Transculturing is about the transcultural behaviour of individuals. This research focuses on the transcultural behaviours of these students that would explain translanguaging.

Key words : translanguaging, transculturing, speech, behaviour, additional language, Sri Lankan students

Mots-clés

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1. Introduction

De nombreux individus à travers le monde maitrisent plusieurs langues, et sont donc plurilingues, et vivent dans des pays multilingues et/ou ont effectué des mobilités. Nous distinguons les termes plurilinguisme « compétence des locuteurs (capables d’employer plus d’une langue) » et multilinguisme « présence des langues sur un territoire donné » tels que le définit le Conseil de l’Europe (Beacco et Byram, 2007 : 10). D’autre part, la mondialisation fait ressortir le plurilinguisme de nos sociétés, ce qui affecte grandement nos échanges.

Dans différentes situations, un locuteur peut recourir à différentes langues de son répertoire afin de communiquer dans une situation donnée. On parle de mélanges de codes (ou alternance codique) mais plus récemment en contexte plurilingue on parle de translanguaging ou production translangagière (Narcy-Combes, 2018). Comme le souligne ce chercheur, cette production révèle des processus internes qui sont antérieurs au discours et que ce dernier en est la conséquence. Il soutient que la complexité dynamique du discours des individus est déclenchée par les comportements transculturels qu'il appelle transculturing. Nous remarquons que l'expérience transculturelle des individus freine leur apprentissage de la langue. Nous nous concentrerons sur le contexte sri lankais notamment les étudiants où la pluriculturalité et le plurilinguisme sont des phénomènes courants et l'expérience transculturelle des étudiants peut résulter des difficultés au cours de leur processus d'apprentissage de langue additionnelle[1] (LA). Par conséquent, il est crucial d'étudier le comportement transculturel des individus et son lien avec la production translangagière afin d’élaborer (ultérieurement) une pédagogie transculturelle dont le but est de respecter et valoriser l'altérité de chacun (Ouari, 2015) et de laisser chacun comprendre ce que son expérience signifie (Narcy-Combes, 2019).

Cet article s’appuie sur une partie des résultats d’une thèse venant de s’achever (Ethpatiyawe Gedara, 2022). À travers les analyses des discours et comportements issus de discussion de groupe focalisé et d'entretiens d’autoconfrontation auprès d’étudiants sri lankais, nous tenterons de comprendre ce qui favorise le comportement transculturel dans le contexte sri lankais et si le translanguaging est déclenché par le transculturing

Cette recherche à caractère « exploratoire » est novatrice dans le sens où la partie pratique contribue à élaborer le construit de transculturing dans un contexte spécifique : le Sri Lanka.

Cette recherche propose de remettre en cause la notion de culture monolithique car on suppose qu’il n’y a pas de déterminisme. Même si au départ de la réflexion, les normes culturelles instituées par la religion ou le contexte politique sont des éléments sur lesquels nous nous appuyons, cette approche ne signifie pas que les environnements sont fixes. Nous nous attacherons, au-delà des différences culturelles, aux différences d’histoire en fonction des parcours et des environnements que chacun a connus. De fait, les comportements, les discours sur les langues, les identités et les cultures sont des constructions instables et plurielles. Les recherches auprès des étudiants ont permis de montrer que les comportements, identités, cultures se construisent en fonction des contextes qui sont pluriels, liés au moment vécu, au ressenti, en fonction de la propre expérience de chacun. Dans les interactions, le discours se construit en même temps qu’une co-culture qui va « refléter » les participants et leur pensée. Et la conscience est liée à l’expérience vécue et s’exprime dans le discours (Narcy-Combes et al., 2019 : 18-19).

Nous exposerons quelques aspects sociolinguistiques de la société sri-lankaise. Puis, nous présenterons les construits de translanguaging et transculturing et préciserons les notions d’interculturel, d’intraculturel, et de transculturel. Nous aborderons ensuite la méthodologie adoptée et discuterons des résultats.

2. Contexte

L’objectif est de comprendre l'influence de plusieurs environnements culturels et des langues sur les étudiants sri lankais à travers le contexte socio-culturel du Sri Lanka, en soulignant ses langues, l’influence du bouddhisme et de la colonisation sur la société sri lankaise, le comportement général des Sri Lankais et la culture éducative au Sri Lanka.

Le Sri Lanka a une longue histoire au cours de laquelle l’on peut observer les influences de nombreuses cultures et langues. L'introduction du bouddhisme a provoqué de grands changements dans la société. Par exemple, le comportement des Sri Lankais a été modifié selon les cinq préceptes du bouddhisme[2]. Il s’agit ici de faire ressortir quelques stéréotypes du comportement général des Sri Lankais car notre objectif porte sur le comportement transculturel des individus. Après un examen des habitudes et comportements des Sri Lankais, on peut se rendre compte qu'ils ont été largement modifiés en raison de divers facteurs externes comme le bouddhisme, le christianisme, l’hindouisme, la colonisation, la mondialisation, l’internationalisation etc. Cependant, certains comportements hérités du passé restent inchangés et rendent les Sri Lankais uniques parmi les autres pays du monde. D’autre part, il convient de souligner la situation linguistique au Sri Lanka, liée à une histoire complexe en raison de différentes colonisations (portugaise, hollandaise et britannique) qui expliquent que si le cinghalais et le tamoul sont les langues officielles, l’anglais reste la lingua franca où l’on voit que la langue des anciens colonisateurs est devenue langue de prestige et joue un rôle essentiel dans l'administration et l'éducation. Un très petit nombre d'étudiants étudient les LA y compris le français. L'éducation et le contact des cultures et langues diverses révèlent que le Sri Lanka est un pays multiculturel et multilingue.

3. Cadre théorique

3.1. Intraculturel, interculturel et transculturel

La notion de culture n’est pas aussi claire qu’on le pense du moins du point de vue de la recherche. Selon A. Wageher (2010 : 29), un comportement est d’abord une émergence correspondant à une réponse à un environnement donné avant d’être un comportement dit culturel ou non. En outre, chaque comportement est d’abord une réponse à des questions essentielles de société (ex. vivre en société) avant d’être un comportement varié et distinct correspondant à un type de culture (Ibid.).

Si on ajoute un préfixe (inter-, intra-, trans-) au terme culture, différents termes apparaissent tout en ayant des nuances. Cependant, les notions d’interculturel, de transculturel ont des contours qui s’estompent tout en gardant une certaine opérationnalité. Notamment quand il s'agit de l’opposition interculturel/ intraculturel : l’interculturel fait référence à deux cultures et à deux langues différentes qui sont en contact alors que l’intraculturel concerne deux cultures sont en contact mais avec des variétés de langues ou de répertoires linguistiques différents mais compréhensibles pour les locuteurs. Ainsi, il y a de nombreuses formes d’intra-culturels au Sri Lanka comme ailleurs mais la situation sociolinguistique y est plus contrastée du fait de deux langues officielles - le cinghalais (langue indo-européenne), le tamoul (langue dravidienne) - et une langue véhiculaire, l’anglais.

Selon J.-P. Narcy-Combes (2018 : 59), une approche interculturelle analyse ce qui se passe et relève d’une réflexion alors qu’un vécu transculturel est co-élaboré et vécu les uns avec les autres. Il ne se réalise pas uniquement dans une relation de tensions entre les cultures en présence. Le transculturel relève d’un fonctionnement plus ou moins conscient, où les événements déclenchent des réactions chez les personnes en contact. Ces réactions reprennent des attributs des différents environnements culturels connus pour atteindre l’objectif fixé dans la situation présente. Les comportements transculturels sont dus aux expériences transculturelles des individus. Le transculturel est ce que vivent les personnes et l’interculturel renvoie à la manière dont sont décrits/s’opposent les environnements culturels et à la façon d’y vivre (Ibid., 2022).

3.2. Translanguaging et transculturing.

Dans différentes situations, un locuteur peut employer différentes langues de son répertoire pour communiquer dans une situation donnée. Selon la situation, le locuteur peut opter pour un mode monolingue ou plurilingue (Grosjean, 2008 : 11). On parle d’alternance codique (code switching) qui signifie que le locuteur utilise alternativement deux ou plusieurs langues dans son discours. On parle également de mélange de codes (code meshing) qui se produit dans une langue avec des dialectes locaux, vernaculaires, familiers et mondiaux, il implique également l'activation partielle d'une langue autre que celle attendue avec des adaptations plus ou moins efficaces à la langue cible (Ibid.). Cependant, plus récemment en contexte plurilingue on parle de translanguaging ou production translangagière (Narcy-Combes, 2018 : 63).

Tout d’abord, il convient de préciser qu’il est compliqué de traduire ces deux termes en français même si translanguaging est traduit par « production translangagière » et transculturing par « comportement transculturel ». Le préfixe trans fait allusion à la transgression et à la transformation au sens large et comme moyen de déstabiliser « language hierarchies [and expanding] practices that are typically valued in school and in the everyday world of communities and homes » (García et Li, 2014, 68).

Translanguaging est un terme créé par C. Williams en 1996 pour décrire la situation des étudiants bilingues gallois qui lisaient en anglais et écrivaient en gallois et vice versa. Il a ensuite été étendu en tant que concept théorique, analytique et pratique pédagogique (Blackledge et Creese, 2010). L. Wei et H. Zhu (2013 : 519) décrivent le translanguaging comme un ensemble de performances linguistiques de locuteurs plurilingues qui leur permettent de dépasser leurs limites en termes de codes, de structures et de formes pour exprimer leurs messages, valeurs, identités et préciser leurs relations. La description qui est faite du translanguaging est linguistique. C. Baker (2011 : 288) explique que c'est un processus de création de sens, avoir des expériences et de compréhension avec l'utilisation de deux langues. Quant à S. Canagarajah (2011 : 401), il souligne que le translanguaging ne se limite pas à deux langues, c'est une capacité que les plurilingues ont de faire la navette entre les langues, de les utiliser dans leur répertoire comme un seul système intégré. Le translanguaging fait ressortir la capacité de l'individu à dépasser les langues nommées (named language). Pour J.-P. Narcy-Combes (2018), la production translangagière est toute pratique légèrement non conventionnelle.

Le translanguaging faisait initialement référence au processus de compréhension de discours dans une langue et d’expression dans une autre, mais progressivement sa portée s’est étendue à un fonctionnement langagier où aucun des codes disponibles pour l’individu ne peut être totalement désactivé lors de la réception ou de la production.

Le mot transculturing est formé du préfixe trans et du suffixe ing. Il signifie donc dépasser les affiliations culturelles. Le suffixe ing ajoute le dynamisme et la complexité que l'on retrouve dans le discours d'un individu. C’est un terme plus récent et moins fréquemment référé que translanguaging.

R. Baena (2006) s'intéresse aux effets de l'expérience multiculturelle sur les comportements et les pensées qui font comprendre que la conscience a des dimensions dynamiques. Elle choisit le terme transculturing pour parler d'expériences de vie complexes où apparaissent des choix indéfinis. Elle souligne qu'elle s'intéresse au dynamisme de l'expérience transculturelle.

F. Dervin (2011), quant à lui, s'interroge sur la validité des cultures nommées Il soutient que nous ne pouvons pas dépendre totalement des stéréotypes relatifs aux identités et aux cultures et que les comportements, les croyances et les discours des langues sont instables. Ils consistent en une interaction complexe et variable d'influences culturelles. Les phénomènes de transculturing des individus peuvent avoir leurs propres raisons. Les actions de l'individu peuvent être influencées par une combinaison des aspects culturels qui l'entourent. Le transculturing ne reflète pas l'attitude dominante vis-à-vis des langues et des cultures ; pourtant, il peut y avoir des aspects complexes des comportements et de l'utilisation de la langue en conjonction avec une variété de facteurs socio-émotionnels, socioculturels, sociopolitiques et idéologiques (Narcy-Combes et al., 2019 : 36).

Nous avons adopté la définition de J.-P. Narcy-Combes qui emprunte ce terme à R. Baena (2006). Le transculturing concerne le comportement transculturel des individus et exprime le dynamisme que donne la forme en ing en anglais plutôt que le terme de « transculturalité » envisagé par F. Dervin.

J.-P. Narcy-Combes (2018) montre un lien entre le translanguaging et le transculturing. Il soutient que le transculturing nous amène à interpréter les événements et à y ré (agir), au niveau de la pensée mais ceci est moins conscient que cette pensée. C'est la complexité dynamique du vécu culturel des individus qui provoque le transculturing et elle se reflète à travers le discours.

3.3. Quelques éléments sur les comportements

Tout est action, y compris l'interaction langagière entre les participants lors d'une activité sociale (Narcy-Combes, 2018 : 58). R. Baena, F. Dervin et J.-P. Narcy-Combes soulignent l'importance de l'action dans l'expérience transculturelle. L'action et le langage des individus ne peuvent être détachés de l’environnement culturel dans lequel ils vivent, qui ont un effet direct sur leur production langagière. Les individus sont confrontés à des changements culturels différents, ils n'appartiennent pas à une seule entité culturelle. Selon J.-P. Narcy-Combes (2022), les comportements (ou les actions) ne sont pas déterminés de manière consciente. Ils le sont par des processus automatiques et inconscients qui découlent de stimuli environnementaux. Un recul sera nécessaire pour prendre conscience de ces comportements.

4. Question de recherche et hypothèses

La question de recherche est la suivante : les comportements transculturels (transculturing) des étudiants sri lankais expliquent les productions translangagières (translanguaging). Les hypothèses sont :

- H1 : Le comportement transculturel et la production translangagière peuvent être identifiés chez les étudiants sri lankais

- H2 : La pluralité culturelle et langagière du Sri Lanka constitue la principale cause de transculturing et c’est le transculturing qui déclenche le translanguaging.

5. Méthodologie

Cette recherche est basée sur une méthodologie d'étude multimodale et longitudinale. L’objectif est d’examiner le comportement et les propos des participants sri lankais pour identifier le transculturing, ainsi que la présence de translanguaging dans leurs discours et l'effet de transculturing sur leur comportement. Un autre objectif est d’identifier la prise de conscience que les participants ont de leur production translangagière et de leur comportement transculturel. Cette méthodologie réside dans le fait de croiser les opinions émises par les participants sur deux sujets polémiques avec les comportements pratiqués (langue utilisée, geste, rires, code meshing ou code switching) pour mieux comprendre cette relation (opinion et expression communicative dans un cadre transculturel) grâce aux entretiens d’auto-confrontation (EAC). L’originalité est de tenter d’objectiver un degré de conscience des participants concernant l’impact de la culture sur leurs opinions et comportements, selon qu’elle soit personnelle, qu’elle vienne d’ailleurs, qu’elle soit typiquement sri-lankaise. Des méthodes appropriées sont nécessaires pour comprendre les comportements, le discours, les conflits, et les valeurs qui émergent. Deux méthodes ont été utilisées : des discussions semi-structurées de groupes focalisés (GF) (Van der Maren, 2010) suivies par des EAC (Theureau, 2010).

Deux discussions en cinghalais (L1), (retranscrites et traduites en français) ont été filmées avec un GF de 12 étudiants de 1ère à 4ème année de l'Université de Sri Jayawardenapura et de l'Université de Kelaniya. Ce groupe a été sélectionné en raison de ses pratiques langagières variées et de ses idées diverses sur les différentes valeurs sociales, religieuses et culturelles. Parmi ces 12 étudiants, 4 étudiants parlent anglais et cinghalais, 4 étudiants parlent cinghalais, anglais et français et 4 étudiants ne parlent que cinghalais. 7 étudiants ont vécu à l’étranger et 5 étudiants n’ont pas d’expérience à l’étranger (Tableau 1). Des sujets polémiques, dans ce pays (homosexualité et vente de terrains à l’étranger), ont été choisis pour la discussion, nous nous focaliserons sur le premier. Ils ont été choisis car ils vont faire surgir dans le cerveau humain des conflits entre le système rationnel et le système émotionnel (Eagleman, 2012). Selon J.-P. Narcy-Combes et al. (2019), ces conflits sont complexifiés lorsqu’un individu a des références culturelles plurielles. C. Chaplier et J.-P- Narcy-Combes (2021 : 4) avancent que les individus vivent des expériences pluriculturelles mais réagissent transculturellement, c’est-à-dire que leurs comportements sont en quelque sorte métissés en fonction de leurs émotions et de leurs interprétations des situations. C'est cette réaction transculturelle que nous souhaitons identifier chez ces étudiants.

La discussion était conduite par une animatrice et la doctorante était observatrice Le but est de voir ceux qui parlent ou pas de ces sujets et d’observer leurs réactions. Cette discussion a été suivie par 6 EAC sur la base des discussions filmées pour que les étudiants commentent leurs propres comportements et activités. Ils ont été sélectionnés sur la base des critères suivants : genre, temps de parole, contacts pluriculturels / plurilingues.

Concernant les EAC,  des questions ont été posées sur :

- l'utilisation de différentes langues, les exemples de translanguaging et les raisons de leur utilisation

- les comportements, les gestes, les expressions faciales, les postures, etc. Le but est de connaître l’histoire, les expériences, la culture derrière de l’action des participants. Ceci nous mène vers une analyse transculturelle qui examine comment le culturel rencontre le personnel (Narcy-Combes, 2019 : 58).

- le contenu de la discussion et les opinions et idées des participants. Le contenu est important pour identifier l'influence sociale et culturelle sur les participants, ce qui façonne finalement leur production langagière.

6. Analyse des principaux résultats

6.1. GF

Ces échanges ont fait apparaître des opinions controversées. Pourtant, tous les participants n'ont pas participé de la même manière. La majorité des participants ont exprimé leurs idées en cinghalais et en anglais, le code switching était l'une des caractéristiques de leur discours. Le Tableau 1 donne un aperçu des profils des étudiants et de certains résultats du GF.

Étudiant

F/M

Année et spécialité

Anglais courant

Français

courant

Vécu à l’étranger

Interaction

En faveur de

l’homosexualité

Effet de

transculturing

S1

F

3e- Communication de masse

 

 

X

active

O

O

C1

M

3e-Histoire

 

 

X

active

N

O

R1

M

3e- Communication de masse

 

 

 

moyenne

N

N

D1

M

2e- Statistiques

 

 

 

active

O

O

D2

F

1e-Anglais & Français

X

X

1 fois

Neutre

N

P1

F

4e- Anglais & Français

X

X

X

peu

O

O

T1

F

1e- Anglais & Français

X

X

X

moyenne

O

O

D3

F

4e-Français

X

X

X

peu

O

O

S2

F

2e- Anglais

X

 

 

active

O

O

D4

M

2e- Anglais

X

 

X

 X

Neutre

N

G1

F

2e Anglais

X

 

 

moyenne

O

O

D5

F

2e- Anglais

X

 

 

1 fois

Neutre

O

Tableau 1 : profil des étudiants

O : oui, N : non

L'analyse a porté sur :

- l’attitude des participants par leur façon de réagir au sujet de l'homosexualité.

7 étudiants ont parlé en faveur de l'homosexualité. 3 ont un avis neutre et 2 ont un avis négatif.

- leur comportement transculturel (ou pas) et les propos des étudiants en observant leur manière de réagir au cours de la discussion.

Les étudiants qui ont parlé en faveur de l'homosexualité montrent un comportement transculturel (Tableau 1). Même si C1 n’avait pas une opinion positive, nous pouvons voir qu’il a un comportement transculturel en raison de ses opinions positives sur le « vivre ensemble sans mariage » étant donné qu’il vit avec sa petite amie sans être marié. Il a également vécu deux ans au Japon et a voyagé dans d'autres pays étrangers.

Une autre caractéristique est que la majorité des étudiants qui ont un avis favorable parlent plus d'une langue. T1, P1, D2 et D3 parlent anglais et français. G1 parle couramment anglais. S1 et D1 ne parlent que cinghalais et ont un niveau intermédiaire en anglais car l'anglais est obligatoire pour les étudiants de 1ère année.

Compte tenu de ces observations, on peut dire que la plupart des étudiants qui montrent un comportement transculturel ont eu des expériences à l'étranger. De même, ils ont des connaissances de l'anglais en plus du cinghalais (L1). Nous avons également identifié qu'ils ont subi l'influence de la culture sri lankaise dominante et que cette influence s’est manifestée sur leur manière de penser. Nous n’avons pas identifié tous ces facteurs parmi les étudiants qui montrent un comportement transculturel. Par exemple, S2 qui montre un comportement transculturel et qui parle plusieurs langues, n’a jamais vécu à l’étranger. Sa connaissance de l'anglais et du français a sans doute contribué à explorer d'autres cultures étrangères, ce qui a déclenché le transculturing. Il semble que la connaissance de plusieurs LA n’est pas une condition essentielle pour générer un comportement transculturel.

- leurs expressions physiques et leurs mouvements corporels pour comprendre ce qu’ils signifient selon les participants.

Les participants ont utilisé principalement le sourire, le rire, le remuement de la tête et les gestes de la main. S1, D1, C1 et S1 ont activement participé à la discussion sur l'homosexualité. Leur comportement a montré qu'ils étaient enthousiastes lors de la discussion. Ils rient, sourient, qu'ils soient heureux, confus, d'accord, en désaccord, le sourire est l'une des caractéristiques les plus courantes. Ils utilisent leur voix avec énergie. Ils font souvent des gestes de la main, ce qui indique l'influence de cultures étrangères[3]. Nous avons également remarqué leur habitude de hocher la tête, ce qui est un trait sri lankais. 

6.2. EAC

Les EAC ont fourni plus de détails sur les idées, le discours et le comportement des 6 participants : C1, R1, D2, D4, G1 et S2 (Voir Tableau 1 - en gras).

L’analyse a porté sur :

- l’attitude et le comportement des participants. L’objectif est de déterminer s'il y a une divergence entre les idées présentées par ces participants pendant la discussion du GF et pendant les EAC. Un aspect prééminent de cette analyse est l’identification du positionnement des participants par rapport aux normes sri lankaises. 

Finalement lors des EAC, nous constatons que presque tous les participants ont une opinion négative sur l'homosexualité. Ils ne donnent pas de réponses claires et directes à la plupart des questions et préfèrent ne pas révéler leurs véritables opinions, ce qui est un trait typique de la tradition sri lankaise. Par exemple, même si S2 n'a pas une opinion positive, elle admire les qualités des homosexuels en raison de ses expériences dans son milieu professionnel. Pour ces participants, l'homosexualité est une maladie, un problème hormonal ou mental, un désir anormal, etc. Pourtant, à la fin, ils disent ne pas avoir de problème avec l’homosexualité, ce qui révèle une contradiction dans leurs propos. La plupart dit avoir acquis des connaissances sur l'homosexualité en lisant des documents ou à l’école. L'éducation joue un rôle majeur, cependant les participants représentent la tradition sri lankaise avec ce qu'ils vivent.

- le fonctionnement translangagier apparent dans les entretiens et qui évoque le transculturel.

Le translanguaging se produit dans le discours des participants en particulier sous la forme de code switching et de code meshing. Cela se produit principalement en raison du contact des participants avec l’anglais qui est obligatoire à l’école.

Quelques exemples de translanguaging sous forme de code switching (2) ou de code meshing (1, 3) sont donnés ici :

1/ Lors de l’utilisation de mots anglais, des suffixes cinghalais y sont ajoutés.

Par exemple, le suffixe « lā », marque de pluriel, est employé avec des noms empruntés à l’anglais (students et girls) et forment ainsi un double pluriel. Ex : « studentsla », « girlsla ». « lā » n’est pas utilisée avec les mots cinghalais.

La syllabe « mə » est associée à serious, ce qui donne « seriousmə » pour marquer l’intensité (cas de C1). S’utilise aux mots cinghalais et anglais.

La syllabe « eka » qui signifie « un » est ajoutée au mot boarding. Le mot en cinghalais pour signifier « boarding » n’existe pas. C’est une habitude des locuteurs cinghalais (ex. R1).

2/ L’utilisation de mots anglais - noms, verbes, adjectifs et adverbes - dans les phrases cinghalaises afin de rendre le discours plus clair pour les interlocuteurs (ex. G1)

 

3/ Utilisation d’une phrase en cinghalais avec le mot tourist ; « tourist kərənəwā ». Ici, « kərənəwā » signifie « faire » et en français le sens de la phrase est « et nous avons fait ‘tourist’ ». Le verbe « voyager » n’est pas utilisé, D4 dit « faire tourist ». Les locuteurs cinghalais disent « tourism kərənəwā» mais pas « tourist kərənəwā ». Cette phrase est typique du répertoire linguistique de D4.

- les comportements (gestes de la main, sourires, rire, etc.). Cette analyse vise à comprendre comment les expressions corporelles, la gestuelle etc. font partie du translanguaging et ce qui les déclenche.

Les étudiants ont tous utilisé le sourire, le rire et les mouvements de tête pour exprimer leurs idées lorsqu'ils ne pouvaient ou ne voulaient pas utiliser de mots, ce qui est une autre caractéristique de la tradition sri lankaise. Chacune de ces expressions physiques a une signification différente qui varie d'un participant à l'autre.

- le degré de conscience des participants de la présence du translanguaging et de l’impact de la culture sur leur comportement : s'il sait que son comportement est personnel, qu'il vienne d'ailleurs ou qu'il soit typiquement sri lankais.

Tout d’abord, nous avons tenté de catégoriser les comportements transculturels ainsi : typiquement sri-lankais (1), vient d’ailleurs (2), personnel (3), avant d’identifier leur degré de conscience. Nous donnons quelques exemples.

1/ Comportement sri lankais

- Ne pas être direct dans ses propos relève de la tradition sri lankaise.

- Pendant la discussion, à certains moments, D2 couvre sa bouche de sa main en souriant. La plupart des filles sri lankaises agissent ainsi, c'est une caractéristique de la culture sri lankaise.

- G1 utilise de nombreux gestes de la main en parlant, c'est une caractéristique commune des Sri Lankais.

2/ Comportement personnel

- Remuer la tête sans donner de réponse est un comportement typiquement sri lankais. Car les Sri Lankais considèrent qu'il n'est pas forcément nécessaire de répondre en utilisant des mots. Dans un extrait de la vidéo où un participant parle du bouddhisme, D2 remue la tête. Elle dit que cela ne signifie pas « oui » mais la surprise « c'est vrai ? ». Le sens de sa réponse par ce mouvement diffère de la réponse communément utilisée (oui et non). C’est une autre façon non verbale d’exprimer son désaccord.

- Le sourire et le rire sont emblématiques de la culture sri lankaise et sont utilisés pour s'exprimer. Pourtant, le sourire a plusieurs significations. Par exemple, pendant la discussion du GF, D2 sourit mais n'utilise pas un seul mot. Elle sourit aux situations ironiques, aux situations humoristiques.

- En écoutant les autres participants pendant la discussion du GF, D2 change de position et la façon de positionner ses jambes. Cette façon est unique à D2.

- Lors de l’EAC, G1 remue la tête et a indiqué qu'elle ne veut pas dire « oui » mais « Voila !», c'est le point qu’il faut discuter ». De même, S2 remue la tête lorsque C1 s’exprime, elle précise que c’est parce qu’elle est entièrement d'accord avec ce qu’il dit. Par conséquent, il semble que remuer la tête a deux significations d'acceptation dans le répertoire langagier de S2.

3/ Comportement venant d’ailleurs

G1 est assise avec une jambe sur l'autre, ce qui montrerait l'influence de la culture occidentale sur les Sri Lankais.

Porter un pantalon, une chemise à manches longues et une cravate est une pratique issue de la culture occidentale. Elle est considérée comme la tenue formelle des hommes, notamment de ceux qui travaillent dans les bureaux. Par sa tenue, C1 montre l'influence de la culture occidentale sur lui.

Tous les participants ne sont pas conscients du translanguaging sauf S2 qui explique qu’elle utilise différentes langues pour convaincre le public et D4 qui est conscient que le code switching est présent dans son discours. Ils ne sont pas non plus conscients des effets de transculturing dans leur comportement. Il semble que le translanguaging se produit en raison de l’environnement culturel dans lequel ils vivent et des environnements culturels avec lesquels ils ont eu des contacts. S2 et C1 (qui a vécu à l’étranger) s’expriment beaucoup et ont des opinions très libérales, ils ont également hérité des traits typiques sri lankais. Par conséquent, leurs performances langagières en sont influencées. Ce qu'ils disent, c'est ce qu'ils vivent.

Au lieu de cloisonner les expériences à l'étranger, la connaissance des autres cultures et l'influence de la culture dominante, nous suggérons de les mettre ensemble sous la forme de « vécu culturel » d'un individu, ce qui constitue le facteur principal du transculturing. C'est ce vécu culturel qui produit le translanguaging des étudiants.

7. Discussion

7.1. Hypothèse 1

Nous avons identifié la présence de translanguaging et transculturing dans les propos des étudiants (GF et EAC).

Tous les étudiants qui montrent des effets de transculturing ont vécu à l'étranger et maîtrise l'anglais. De même, la culture sri lankaise dominante a un impact sur le transculturing ; le vécu culturel des étudiants ne pouvant pas être séparé de leur culture originelle et de leur langue initiale. Ainsi, leur niveau d'éducation est un facteur essentiel permettant le transculturing. Même si l'effet de transculturing n’a pas été identifié chez R1, D4 et D2, l’EAC a conduit à identifier chez chacun un comportement transculturel. Leur transculturing est lié à leurs langues, leurs expériences à l'étranger et à la culture sri lankaise dominante. Nous remarquons que le translanguaging est présent dans le discours des étudiants sous forme de code switching et de code meshing. Tous les étudiants qui ont des effets de transculturing sur leur comportement montrent également des effets de translanguaging sur leur discours. Nous avons également évalué leur degré de conscience de transculturing et de translanguaging. Il s'est avéré que les étudiants sont peu conscients de la présence de translanguaging dans leur discours. Nous avons principalement constaté que le transculturing est courant parmi les étudiants sans qu’ils en soient totalement conscients. Les principales causes de transculturing dans une situation donnée sont leur vécu à l'étranger, la connaissance de l'anglais et des LA, leur éducation et la culture sri lankaise dominante.  

L’analyse des discussions avec les étudiants a montré qu’ils construisaient d'abord l'interaction en eux-mêmes et dans l'environnement. Puis leur comportement tend à évoluer dans leur manière de vivre l'interaction.

7.2. Hypothèse 2

La pluralité culturelle et langagière du Sri Lanka est la principale cause de transculturing (première partie de H2). Cependant, ce n'est pas la seule cause, la culture sri lankaise dominante n'est qu'une partie du vécu culturel des étudiants sri lankais. Le vécu à l'étranger, la maîtrise de l'anglais et de LA ainsi que l’éducation sont également des causes qui déclenchent le transculturing chez ces étudiants.

La deuxième partie de H2 est que le transculturing déclenche le translanguaging. Les discussions avec les étudiants ont révélé que leur discours montre un effet de translanguaging et leur comportement montre un effet de transculturing. Cependant, les étudiants (qui parlent anglais/ne parlent pas anglais et qui ont vécu à l'étranger/qui n'ont pas vécu à l'étranger) ne sont pas conscients de leur translanguaging qui est présent dans leur discours. L’analyse conduit à des résultats qui confirment les recherches antérieures (ex. Dervin), en particulier le faible degré de conscience de chacun en ce qui concerne ses propres comportements. Étonnamment, les étudiants qui n’ont pas vécu à l'étranger ont également montré un effet de transculturing dans leur propos. De la même manière, ceux qui n'ont pas vécu à l'étranger et qui ne parlent pas anglais ont également montré un effet de transculturing dans leur discours. En contexte universitaire, tous les étudiants ont une certaine connaissance de l'anglais qui est obligatoire à l'université. Par conséquent, même si tous les étudiants ne parlent pas anglais, ils ont au moins un niveau débutant. Ainsi, il ne faut pas oublier que certaines caractéristiques influencent l'apprentissage d'une LA (Narcy-Combes, 2005). Ces caractéristiques peuvent avoir un impact sur les différents niveaux de connaissance de l'anglais des étudiants. Le contexte universitaire crée un cadre pour qu’ils manifestent des effets de transculturing. Nous avons remarqué un effet de translanguaging dans les discours de tous les participants. Par conséquent, nous conclurons que le transculturing est la principale cause du translanguaging. La complexité dynamique des discours des individus est déclenchée par le transculturing.

8. Conclusion

Nous pouvons tirer deux conclusions principales de cette étude :

- Le transculturing est la principale cause du translanguaging, ce qui peut s’interpréter ainsi : le développement cognitif est culturel (Narcy-Combes, 2022)

- La complexité dynamique des discours des individus est déclenchée par le transculturing et résulte d’une construction sociale.

Selon cette étude, le transculturing est un indice important de la transformation graduelle de la société sri lankaise à travers le cas des étudiants dont le discours est le témoin. L’analyse devrait ainsi nous amener à nous interroger sur la manière dont la prise en compte du transculturing et du translanguaging peut avoir un impact sur l’enseignement des LA à Sri Lanka et, de manière plus générale, sur l’évolution linguistique et culturelle du pays.  

Une des limites de l’étude concerne le corpus qui est constitué uniquement de locuteurs qui ont le cinghalais comme L1 et non pas de locuteurs de tamoul ou d’anglais, ce qui aurait permis de prendre en compte les aspects intra-culturels et non pas uniquement les aspects inter-culturels entre des locuteurs cinghalais et une « culture » occidentale.

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[1] Douglas Fir Group (2016) repris par Narcy-Combes & Narcy-Combes (2019). Cette dénomination (LA) permet de considérer que l’apprentissage des langues ne se fait pas de manière chronologique et successive (L2, L3, L4), la langue initiale étant L1.

[2] https://www.bbc.co.uk/bitesize/guides/zf8g4qt/revision/9

[3] Ne pas utiliser ses mains quand on parle (règles de Sekhiyavatta).

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